Les
dirigeants d’entreprises sont souvent confrontés au dilemme entre
salaires et dividendes. Dans certains cas, il est plus avantageux de se verser un salaire que des dividendes et inversement. Dans cet article,
LeBonExpertcomptable vous conseille afin de choisir la
meilleure formule.
Les différences entre le salaire et les dividendes
Le salaire et les dividendes sont
deux moyens de rémunération.
Le salaire est une
somme d’argent versée à un salarié en contrepartie du travail qu’il a effectué pour son employeur. Il est constitué d’une rémunération fixe à laquelle peuvent s’ajouter des primes, des avantages en nature, des indemnités, etc.
Le dividende est une
rémunération de capital versé par l’entreprise à ses actionnaires ou associés en contrepartie d’une participation au capital social de la société. Ils correspondent à la part des
bénéfices engendrés par l’entreprise et sont répartis entre les actionnaires de la société à hauteur du nombre d’actions qu’ils possèdent.
Le choix du salaire
Les avantages du salaire
Les avantages de la perception d’un salaire mensuel sont :
- Le droit à la retraite ;
- Le droit au chômage ;
- Un contrat de travail nécessaire en cas de location d’appartement, d’emprunt bancaire, etc. ;
- Une protection sociale et mutuelle d’entreprise.
Le salaire constitue une
sécurité puisque c’est un
revenu régulier qui est versé
tous les mois, indépendamment des résultats de l’entreprise contrairement aux dividendes.
Le salaire et les charges sociales qui lui sont liées permettent de réduire le montant du bénéfice imposable et peut donc s’avérer très intéressant pour les entreprises qui sont
fortement imposées.
Les inconvénients du salaire
En France, le principal inconvénient de la perception du salaire est le
coût du travail.
Le choix de la rémunération par salaire
augmente le poids des charges sociales supportées par l’entreprise. C’est également une
charge de travail supplémentaire puisqu’il faut effectuer la
gestion de la paie pour les dirigeants assimilés salariés.
Tout salaire est soumis à l’
impôt sur le revenu. Cette charge fiscale peut être plus ou moins conséquente en fonction du
barème progressif, dont le taux d’imposition varie entre 0 % et 45 %, et des gains annuels.
Lorsque le montant du salaire est jugé excessif par l’Administration, celle-ci verse des sanctions. Les
rémunérations exagérées ne sont pas déductibles fiscalement et sont taxées dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers.
Le choix des dividendes
Les avantages des dividendes
Les
dividendes ne sont pas assujettis aux charges sociales. Si vous percevez des dividendes, le dirigeant de l’entreprise a le choix entre le
prélèvement forfaitaire unique (ou « flat tax ») et le barème progressif après l’application d’un
abattement de 40 % en ce qui concerne l’imposition des dividendes. Le prélèvement forfaitaire unique de 30 % est décomposé en deux parties :
- 12,80 % au titre de l’impôt sur le revenu ;
- 17,20 % au titre des prélèvements sociaux.
Si vous choisissez le barème progressif, l’abattement de 40 % pour l’impôt sur le revenu vous permettra d’être imposé sur 60 % des dividendes perçus uniquement.
Les dividendes permettent
d’alléger le poids des charges de l’entreprise et donc d’augmenter les résultats.
Dans le cas où une personne est le dirigeant de son entreprise et en parallèle le salarié d’une autre entreprise, recevoir des dividendes lui permet
d’éviter de cotiser une nouvelle fois pour sa protection sociale (sauf dans certains cas pour le gérant majoritaire).
Les inconvénients des dividendes
La perception de dividendes donne lieu au
versement de la CSG (Contribution sociale généralisée)
et de la CRDS (Contribution au remboursement de la dette sociale), deux impôts qui participent au financement de la sécurité sociale. Ces impôts correspondent à 10 % des montants distribués auxquels il faut ajouter la contribution de revenu de solidarité active.
Dans le cas où le dirigeant de la société perçoit uniquement des dividendes, il ne bénéficie
d’aucune protection sociale (sauf dans certains cas pour le gérant majoritaire) et ne valide aucun trimestre de retraite.
La distribution des dividendes n’est
pas récurrente car les dividendes ne sont versés que s’il existe des montants distribuables, c’est-à-dire lorsque l’entreprise fait des
bénéfices ou lorsqu’elle a des
réserves et ils ne sont pas mensualisés.
Pour obtenir le versement des dividendes, il faut attendre
l’approbation des comptes de l’exercice. Cette distribution profite à tous les associés et les actionnaires de l’entreprise. Par conséquent, les dividendes ne sont avantageux que si l’associé ou l’actionnaire détient une
part importante du capital social de la société.
Le choix du versement d’un salaire et des dividendes
Ce choix est intéressant pour les dirigeants associés qui n’ont pas de revenus autres que ceux distribués par leur entreprise. Les avantages de percevoir un salaire ainsi que des dividendes sont :
- Vous pouvez
valider les trimestres de retraite (à condition de percevoir au moins 150 smic horaire par trimestre) ;
- Vous pouvez
bénéficier d’une protection sociale ;
- Vous pouvez bénéficier du
prélèvement forfaitaire unique (flat tax) sur les dividendes ;
- Vous pouvez
réduire le montant du bénéfice imposable grâce aux versements de salaires.
Les critères pour choisir entre le versement d’un salaire ou de dividendes
Quelques
paramètres sont à prendre en compte dans le choix du versement d’un salaire ou de dividendes.
Les droits à la retraite
Le versement de dividendes ne permet pas la
validation de droits à la retraite. Les droits à la retraite ne sont ouverts qu’avec un minimum de cotisations. La rémunération perçue doit donc générer les cotisations qui permettent d’ouvrir les droits à l’ensemble des prestations.
La couverture en sociale
Le niveau de rémunération perçu peut conditionner les
indemnités journalières et les
prestations d’invalidité et de décès. Le montant des indemnités journalières est uniquement fixé par rapport au montant de la
rémunération de gérance perçue car les dividendes ne représentent pas à un revenu du travail mais à un revenu du capital. Par conséquent, plus le salaire est faible et les dividendes élevés, plus les indemnités journalières seront faibles car elles sont proportionnelles à la rémunération du travail.
Conclusion
Ainsi, le salaire ouvre le droit à des avantages sociaux et représente une
sécurité financière vis-à-vis de tiers (banques, organismes financiers ou propriétaires). Cependant, il représente un
coût pour le salarié (impôt sur le revenu) et pour l’entreprise (cotisations sociales). La distribution de dividende, moins imposée mais plus aléatoire peut représenter un complément de revenu essentiel.