Sans statuts, pas de société. Et sans objet social régulier, pas de statuts viables ! Le point sur tous les éléments que vous devez prendre en considération afin de rédiger un objet social béton.
Définition de l’objet social :
Vos statuts doivent impérativement décrire l’objet social de votre société, conformément à l’article 1835 du code civil et L 210-2 du code de commerce. La notion est à dissocier de :- l’objet du contrat de société, qui est de mettre en commun des apports afin de réaliser des bénéfices ou réaliser des économies, et partager les pertes éventuelles.
- la description de l’activité de la société, qui est une notion concrète et changeante.
Rédaction de l’objet social : trouver le juste équilibre
Il est conseillé de rédiger un objet social relativement large. En effet :- Si l’objet social est trop restreint, et ne peut pas embrasser une activité que souhaite réaliser la société, celle-ci devra préalablement le modifier. Outre leur aspect chronophage, les formalités que suppose cette modification seront coûteuses : Environ 150€ d’annonce légale, et 205,5€ de frais de greffe (modification du k-bis et des statuts).
- Si l’objet social a un caractère fini, il pourra menacer directement la survie de la société. L’article 1844-7 du code civil vise ainsi une dissolution de plein droit de la société en cas de dissolution ou extinction de l’objet social. Si la réalisation de l’objet social s’approche, vous serez donc dans l’obligation de le modifier pour assurer la pérennité de votre société, comme le fit il y a longtemps Suez, pour passer de « réalisation d’un canal » à « exploitation du canal » !
- Il ne peut pas être universel. Un objet social englobant n’importe quelle activité équivaut à une absence totale d’objet, et affaiblit le droit de contrôle des associés. Irrégulier, il sera en tout état de cause refusé en amont par le greffe !
- La rédaction doit être précise, pour encadrer les dépassements d’objet social : l’objet social va fixer le périmètre des pouvoirs du dirigeant de la société :
- Dans les sociétés à capitaux, le dirigeant ne pourra pas réaliser en interne des actes dépassant le cadre de l’objet social. Si cela devait arriver, l’acte serait alors annulé. En revanche le dépassement d’objet social via un acte conclu par le dirigeant avec un tiers à la société (contrat…) est opposable à celle-ci, à moins que le tiers ne soit de mauvaise foi. Cette mauvaise foi est caractérisée lorsque la société apporte la preuve que le tiers avait conscience du dépassement d’objet social ; cette conscience ne peut évidemment pas être simplement attestée par la publicité des statuts.
- Dans les sociétés de personnes et les Groupements d’Intérêt Economique, le dirigeant ne pourra jamais dépasser le cadre de l’objet social : la société ne sera jamais engagée par de tels actes.